L’impensable italien

L’impensable semble vouloir se réaliser dans les jours qui viennent. Un gouvernement de coalition qualifié d’eurosceptique ou de populiste – les qualificatifs en viennent à manquer – va finalement accéder au pouvoir en Italie par la voie électorale. Et les autorités européennes y assistent impuissantes. Le démantèlement de la zone euro va faire un grand pas en avant, même si elles ne veulent pas se l’avouer, prises totalement à contrepied.

Italie, une fuite, une bombe…

Luigi Di Maio, le leader du Mouvement des 5 étoiles, n’a pas mâché ses mots : s’il parvenait à un accord avec Matteo Salvini de la Ligue, « ce serait une bombe ». On le conçoit aisément à lire le projet du document de 39 pages qui lundi dernier encore résumait leur accord. Un magistral scoop du Huffington Post Italia, qui  remet les choses à leur place. L’accent était mis sur le M5S mettant de l’eau dans son vin pour accéder à tout prix au pouvoir, comme si il allait durablement rentrer dans le rang.

À Rome, un moindre mal pour l’instant

L’arrivée au pouvoir en Italie de la coalition formée par le Mouvement des 5 étoiles et la Ligue va entrainer l’Union européenne, qui décidément accumule les épreuves, dans une seconde phase de sa crise de longue durée. Il n’est certes pas question pour les dirigeants des deux formations de rééditer l’épisode de la victoire de Syriza et de ce qui s’en suivi, mais leur attitude ne revient-elle pas à reculer pour mieux sauter ?

Trump, une chance pour l’Europe au bout du compte ?

L’offensive de Donald Trump a pour le moins pris les autorités européennes au dépourvu, et elles recherchent comment y répliquer après avoir cru pouvoir négocier à l’amiable. Mesurant tardivement leur étroite marge de manœuvre ainsi que leur dépendance, ne pouvant exclure l’hypothèse calamiteuse de sa réélection, les plus lucides entrevoient une seule issue, celle de l’émancipation vis-à-vis des États-Unis. Et ils considèrent que celle-ci doit intervenir sur les trois terrains juridique, militaire et financier.

Italie : à force de crier au loup…

À peine avait-il terminé lundi dernier ses consultations infructueuses avec les dirigeants de la Ligue et du M5S en vue de la formation d’un gouvernement, que le président italien Sergio Mattarella était contredit par ceux-ci. Opposés à son projet de nomination d’un Premier ministre « neutre » chargé de faire adopter le budget 2019 et de modifier la loi électorale d’ici à la fin décembre, leurs deux dirigeants ont séparément répliqué en exigeant des élections le 22 juillet, ou au plus tard en octobre prochain. Et le Président n’a pas le dernier mot devant un Parlement, où il n’a pas … Lire la suite

Pour combattre un pesant silence

Le sort des réfugiés est devenu chose secondaire depuis que leur exode via la Turquie et la Libye a été interrompu et que d’autres urgences sont apparues. Coincés dans des poches dans des conditions souvent innommables, ils ont perdu tout espoir d’atteindre le refuge qu’ils recherchaient. Grandeur et décadence, la surveillance des frontières européennes est désormais sous-traitée au gouvernement turc et aux acteurs du chaos libyen.